Biographie
Après des études précocement et rondement menées au Conservatoire de Paris puis à Londres auprès de Maria Curcio, Eric Le Sage n’aura guère attendu avant de conquérir ses galons de virtuose au jeu des grands concours internationaux : à vingt cinq ans tout juste, après les Premiers Prix de Porto et Zwickau, la palme du Concours de Leeds lui vaudra d’être immédiatement invité par Simon Rattle et son Birmingham Symphony Orchestra pour un de ces concerts qui donne des ailes à une jeune carrière – a fortiori quand le Tout Londres médiatique, du Times au Financial Times, décide de s’en faire l’écho flatteur.
Son piano subtilement coloré, richement nuancé, intelligent, racé et non dénué d’humour a su depuis le distinguer comme l’un des interprètes privilégiés du répertoire français et romantique – le projet qui lui tient le plus à cœur, après une intégrale Poulenc unanimement saluée, étant l’œuvre complète pour piano soliste et chambriste de Schumann dont le septième volume vient de paraître chez Alpha. Débordant pourtant largement ces îlots de prédilection, son répertoire aussi vaste qu’atypique ne compte pas moins de cinquante concertos, où figurent main dans la main Bach et Jolivet, Hindemith, Bernstein, Gershwin, Schoenberg ou Britten. A l’image de l’éclectisme de son panthéon musical comme de l’enthousiasme généreux de son tempérament, la voie empruntée par le pianiste aixois, foisonnant le touche à tout, est de celles qui se refusent à la spécialisation et au cloisonnement des disciplines.
Butinant avec aisance d’une passion à l’autre, Eric Le Sage mène de front une double vie de soliste et de musicien de chambre, et se produit régulièrement aux côtés du clarinettiste Paul Meyer, du flûtiste Emmanuel Pahud, des pianistes Frank Braley et Alexandre Tharaud.