Biographie
Jean-Philippe Collard appartient à cette catégorie d’artistes qui se déplacent dans l’espace comme ils jouent : les gestes mesurés effleurent les lumières jusqu’à ce qu’il s’installe devant l’instrument. Le pianiste est venu écouter ceux qui sont venus l’entendre. Sa proposition est celle d’un dialogue sans parole. Juste par le regard puis … par une infinité de sons. Il est nécessaire, dit-il, « d’être aspiré par la musique, être apaisé pour retrouver le chemin de la spontanéité et capter le public ». Transmettre et révéler la beauté de la musique: la démarche est de l’ordre de la nécessité vitale pour laquelle il faut se résoudre à partager ses propres émotions, sans désir de conquête en retour. Une offrande, immense, après des centaines de concerts et plus d’une soixantaine d’enregistrements. « Il faut toucher au cœur et ne pas trop intellectualiser les œuvres labourées depuis des années » affirme l’interprète. Elles composent une prodigieuse récolte, les fruits du romantisme, de Chopin et de Schumann, prolongée jusqu’à Rachmaninov, sans oublier deux siècles de musique française. Quand il se remémore son apprentissage auprès de Pierre Sancan, l’amitié de Vladimir Horowitz puis ses rencontres aux côtés du gotha des chefs et des plus grands orchestres, Jean-Philippe Collard sait qu’il peut tout dire au public. Ses derniers disques, les Goyescas de Granados, une nouvelle intégrale des Barcarolles de Fauré ainsi qu’un album Scriabine concocté autour du Concerto pour piano, sont parus chez La Dolce Volta en parallèle à la publication d’une autobiographie, Chemins de musique (éditions Alma).