Piotr Anderszewski

©Simon Fowler

Biographie

Le pianiste polonais Piotr Anderszewski reste réservé. Il en convient, d’ailleurs : « Je suis un sensuel, mais j’ai toujours eu du mal avec l’impudeur. C’est paradoxal pour un interprète, obligé de se mettre à nu sur scène ».

Ces dernières années, il s’est fait plutôt rare, tant sur les planches qu’en studio. Il s’accorde même des congés sabbatiques pour mieux préparer ses futurs programmes. Et c’est avec J.S. Bach qu’il fait son retour, en enregistrant pour Erato une sélection de Péludes et Fugues extraite du Second Livre du Clavier bien Tempéré. Des océans, Piotr Anderszewski en a traversé au fil de sa carrière. Naissance en Pologne, enfance à Lyon et Strasbourg, retour à Varsovie pour ses 18 ans, départ pour Los Angeles, où il avait obtenu une bourse. Mais il revient presque aussitôt dans sa Pologne natale, déjà éternel insatisfait. Un an plus tard, il se présente au fameux concours de Leeds, en Angleterre, dont il quittera la finale au milieu de sa prestation, mécontent de son interprétation devant un jury médusé et captivé… Un pied-à-terre à Paris, l’autre à Lisbonne, Piotr Anderszewski est bien ce Voyageur intranquille filmé il y a quelques années par Bruno Monsaingeon, répétant ses programmes de concerts dans un train aménagé en appartement… Aujourd’hui, il demeure fasciné par la géographie. Au point de croire que « la musique demeure, à l’heure d’Internet, le dernier bastion d’une géographie des sentiments qui nous dépasse ». En 2016, tourne un film témoignant de sa relation à sa ville natale, intitulé « Je m’appelle Varsovie ».